Encore une recette de cuisine anglaise fatale

Publié le 26/06/2025

Une australienne est accusée d’avoir tué trois personnes (dont ses beaux-parents) en leur servant un Bœuf Wellington aux champignons empoisonnés (des amanites phalloïdes). Les soupçons portent sur elle, car elle a été la seule à survivre à ce repas avec un Pasteur qui a passé des semaines à l’hôpital. Son mari, dont elle est séparée, avait décliné l’invitation à ce repas funeste, ce qui pourrait faire froncer les sourcils de l’inspecteur Dupin. L’accusée, qui plaide un « terrible accident », pourrait prétendre être végétarienne, ce qui pour Hercule Poirot pourrait jouer en sa faveur. En tout cas, je ne peux m’empêcher de repenser au roman de Sacha Guitry, titré « Mémoires d’un Tricheur », publié en 1935 par Gallimard, dont voilà ci-dessous le résumé sur Wikipédia.

Un homme d’âge mûr raconte le déroulement de sa vie, déroulant au fil des chapitres les lieux qui l’ont vu devenir ce tricheur patenté, professionnel de la tricherie. Il commence par le commencement, ou plutôt ce qui a fait de sa vie la vie d’un tricheur. Né le 28 avril 1882 à Tortisambert, il se trouve subitement orphelin, seul survivant d’une malencontreuse platée de champignons vénéneux dont les onze autres membres de la famille ne purent réchapper. La raison de ce miracle ? Il avait été privé de champignons pour avoir précédemment volé dans le tiroir-caisse de l’épicerie familiale de quoi s’acheter des billes. Les personnes alors présentes répètent à l’envi : « Savez-vous pourquoi le petit n’est pas mort ?… Parce qu’il a volé ! ».

J’ajoute le fait que le plat incriminé, le Bœuf Wellington, bien qu’il n’ait aucun lien avec Arthur Wellesley, premier Duc de Wellington, Maréchal de l’armée de sa Gracieuse Majesté, porte tout de même le nom de celui qui avait chassé les armées napoléoniennes de la péninsule ibérique d’une manière impitoyable, avant de mettre la pâtée à Napoléon lui-même, à Waterloo. Un plat à éviter, décidément.