Tout bloquer le 10 septembre a-t-il un sens si Bayrou est renversé, se demande la presse (20 minutes, le 27 août). En effet, lors des précédents (et nombreux) changements de gouvernement de ce quinquennat, les protestataires et demandeurs de subventions avaient été désemparés par les ministères aux abonnés absents, faute de ministres. La France a peut-être trouvé le moyen habile de tuer dans l’œuf ses mouvements sociaux : il suffit de laisser tomber le gouvernement dès que la mobilisation s’annonce. Ainsi, le mouvement « tout bloquer le dix septembre » pourrait se trouver face à une situation où tout serait déjà bloqué. Merci de bien vouloir repasser une autre fois, s’il vous plait.
En Italie, il y a des dizaines d’années, c’était l’opposé : « le gouvernement est tombé, nous allons pouvoir commencer à travailler (E caduto il governo, adesso possiamo lavorare). Cette phrase attribuée à Giulio Andreotti, pilier de la démocratie chrétienne, ancien premier ministre, surnommé Belzebù (le Démon) avait été interprétée comme « après la crise, viendra la stabilité ». Pour les hommes d’affaires italiens, elle signifiait plutôt qu’ils allaient enfin pouvoir avancer leurs projets sans avoir à payer les habituels pots de vin (le tangenti) aux ministres et hauts fonctionnaires corrompus de l’époque.