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Les bijoux de la Kardashian

La Castafiore, comme Kim Kardashian, que nous appellerons KK, est définie comme une personne « bien charpentée » (c’est une litote), couverte de bijoux (ce qui était vrai de KK, avant Paris) au goût vestimentaire douteux et mondialement reconnue, une vraie ressemblance donc.
Deux choses les distinguent toutefois, KK n’a pas la voix puissante de Bianca Castafiore, car elle ne chante pas, c’est son mari, le rappeur, Kanye West qui chante, son protecteur n’est ni grec ni metteur en scène comme Rastapopoulos (mais aussi colérique, apparemment).
Comme la Castafiore, elle se fait piquer ses bijoux et comme la cantatrice elle était accompagnée au moment du délit de son habilleuse qui ne s’appelle pas Irma, mais qui a donné l’alerte (espérons qu’elle ne la soupçonne pas injustement comme Bianca).

Le contexte du vol est très dramatique, la pauvre KK était à peine remise d’un bizutage typiquement parisien, lorsqu’un de nos compatriotes avait entrepris d’embrasser son postérieur en pleine rue (j’utilise à dessein le verbe « entreprendre», car la tâche doit être immense).
Elle jouit d’un repos bien mérité à l’hôtel de Pourtalès, une famille suisse dont la devise sied aux Kardashian (« quid non dilectis »). On l’imagine, le corps somptueux, enfin presque, couvert très partiellement par un tissu transparent, couchée sur un canapé en cuir qui crisse sous son poids, en train de s’empiffrer de macarons Ladurée.
Soudain, la police française, revêtue des blousons et des casquettes Sarko, pour faire  plus américain, entre en scène sans frapper et lui met un revolver sur la tempe, ce qui provoque des remous dans son botox. Persuadée qu’il s’agit d’une surprise orchestrée par son mari, elle se laisse faire en pouffant des restes de macaron, mais les choses empirent, car les faux poulets révèlent leurs intentions.
Elle est ligotée dans la salle de bain (on imagine la quantité de cordes que les malfrats on dû…, enfin, passons). Est-elle attachée au radiateur, ficelée sur le bidet (berk, berk, la France), ou pire à même le sol, enroulée dans le rideau de douche d’un blanc douteux et bâillonnée avec la serviette du bidet (berk, berk, berk, la France) ?
En tout cas elle git là de sa masse imposante sur le marbre froid, quasi nue comme d’habitude, tandis que les nuisibles filent avec tous ses bijoux. Heureusement, Irma l’habilleuse (j’ai oublié son vrai nom) s’était cachée dans l’appartement (au placard à balais, sous l’évier de la kitchenette, dans le dressing?) et elle a pu donner l’alerte. Sont-ce nos braves pompiers qui ont entrepris (de nouveau, je ne trouve pas d’autre verbe qui corresponde à l’ampleur de la tâche) de libérer le corps somptueux, voir légèrement boudiné, de KK ?
Le seul élément positif de cet événement regrettable est qu’une audience américaine a eu la joie d’être soulagée d’une moitié d’un concert de Kanye West, qui l’a interrompu pour « raisons familiales» (quel sorte d’homme pourrait rester au bureau à turbiner, sachant que sa femme est ficelée au bidet d’une salle de bains à l’autre bout du monde et qu’on vient de lui chauffer pour dix millions de bijoux ?).
Si le morceau de bravoure de la Castafiore était « l’air des bijoux», on peut relire avec intérêt un des tubes de Kanye West, qu’il a eu le temps ou pas de chanter ce soir là.
Titre : “niggas in Paris”
Extraits de texte : « I am supposed to be locked up too, you escaped what I have escaped, you’d be in Paris getting fucked up too, ball so hard, lets get faded, le Meurice for like 6 days…; fuck that bitch she don’t wanna dance, excuse my French but I am in France etc. etc.
Refrain: “Got my niggas in Paris and they gorillas, huh!”
Yo.